Dimanche de la Sainte Famille
Réflexion sur les textes de la liturgie de ce dimanche.
Le thème de fond de notre réflexion de ce jour porte sur la famille. Depuis toujours, elle est la base, le fondement, la racine de nos sociétés. C'était vrai pour nos ancêtres dans la foi de la tradition judaïque et c'est toujours le cas aujourd'hui. On appelle ce dimanche qui suit la fête de Noël, celui de la sainte famille. Pourquoi "sainte" ? Parce qu'elle est la famille terrestre de Dieu, celle par laquelle Dieu vient vers nous, pour vivre et marcher avec nous.
Ben Sira le Sage évoque le respect dû parents et nous livre un plaidoyer en faveur de la famille. D'ailleurs, faut-il remarquer au passage, que dans le décalogue il n'y a que deux commandements qui sont "positifs" : le premier concerne l'amour de Dieu et le second celui des parents. "Un seul Dieu tu aimeras et adoreras parfaitement" et aussi " père et mère tu honoreras afin de vivre longuement", comme nous l'avons appris du catéchisme. Si Dieu se fait proche de nous parce qu'il nous donne tout ce qui nous entoure, nos parents sont aussi nos premiers prochains. Le psalmiste chante la joie et le bonheur : heureux es-tu ! À toi le bonheur! Qu'est-ce qu'être heureux au sens biblique ? C'est d'être à proximité de Dieu. Et la foi n'est rien d'autre que de croire que Dieu veut notre bonheur.
L'apôtre Paul quand il s'adresse aux Colossiens leur rappelle l'importance d'établir un vivre ensemble et leur propose une manière d'y arriver : "revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d'humilité, de douceur et de patience". Voilà qui est toujours aussi pertinent encore aujourd'hui dans notre monde marqué la montée de la haine, de violence, de l'agression ... Enfin, l'évangile nous parle de la fuite en Égypte et du retour de Joseph, Marie et Jésus. Un récit tout près de celui du peuple d'Israël qui a passé un certain temps en Égypte avant de revenir chez-lui. Et comment ne pas voir aussi une référence au sort qui attendra le Jésus que nous connaissons par son ministère public qui sera condamné par le pouvoir religieux et politique de son temps ; dès sa naissance, "Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr". Par souci de protection, Joseph va partir comme il lui a été suggéré. En relisant le texte, il m'est venu au cœur ces récits de femmes qui, au beau milieu de la nuit, prennent quelques affaires et leurs enfants pour fuir un milieu violent et hostile et trouver refuge ailleurs.
Peu importe notre histoire familiale, nous sommes tous et toutes habités de ce que nous avons vécu. Cette histoire nous a façonnés autant sur le plan personnel que spirituel. Alors, que cette "sainte famille" nous inspire : regardons ce Joseph dont la vie a été bouleversée, cette Marie étonnée et ce Jésus qui va déranger à la fois ceux qui attendaient le Messie et ceux que ces propos renvoyaient à leurs propres travers. Leur histoire n'a rien d'un récit à l'eau de rose. Peu importe le statut de notre famille (traditionnelle, homoparentale, monoparentale ou reconstituée), relevons les défis familiaux avec bonté, tendresse, amour, compassion, douceur, patience et pardon.
†Yves
Lectures de la messe
Première lecture : Celui qui craint le Seigneur honore ses parents (Si 3, 2-6.12-14)
Psaume : (Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5)R/ Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies !
Deuxième lecture : Vivre ensemble dans le Seigneur (Col 3, 12-21)
Évangile : « Prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte » (Mt 2, 13-15.19-23)